Zoolook Project variations électroniques sur la vie

Surabondance

Clém
zoolook project © Musique : "Summer love" Dj set of zoolook
Like : vacuité de la matinée
Dislike : nonchalence de la surveillance
Méditation : Suis ton propre chemin, découvre et déploie ta différence.

C'est prodigieux de pouvoir goûter à la vie en abondance. Mais c'est aussi redoutable de pouvoir s'y perdre et d'en oublier l'aspect si précieux. Notre société nous trompe d'ailleurs à ce propos en nous faisant croire à l'utopie d'un monde où nous pourrions obtenir indifféremment tout ce que nous voulons dans l'instant et dans la plus grande gratuité. terrible désillusion nous dit Télérama. "Que vaut la satisfaction de nos désirs ? Que vaut le travail de ceux qui nous l'apportent ? Car cette gratuité-là, qui nous enchante ou nous arrange, a un coût. Il est exorbitant, probablement terrifiant : il concerne autant la destruction illimité de la nature que le droit des gens à travailler dignement". Alors comment vivre de l'abondance de la vie ? Il me semble clair qu'être consommateur effréné, même de produits gratuits, n'est pas la solution, pauvre fuite en avant dans l'avoir...
La clef est peut-être là : "La gratuité ne s'ajoute pas à la vie. Elle est la vie même." explique Marcel Hénaff. Faire l'expérience d'une vie donnée, d'une vie reçue... don de vie. En abondance. En surabondance même. C'est l'expérience que je fais parfois. Saturation dans le quotidien de tant de choses reçues. Comment tant de gens peuvent passer à côté d'une telle vie si prolifique ? Recevoir gratuitement et laisser s'envoler dans la plénitude ces dons discrets mais si puissants... Une rencontre, un mot, un sourire, le chant d'un oiseau, le soleil dans l'aurore du matin, le pain du boulanger, des rires d'enfants, un drame autour d'un jeu, noeud de forces jaillissantes, une herbe folle dans l'enclos, un passant, un poème, une mélodie, le merveilleux à l'oeuvre au quotidien... L'être déployé en une palette multicolore à taille humaine, simplement dans le quotidien. il me faut parfois beaucoup de temps pour assimiler tant de choses, tant de micro-événements qui sont autant d'heures décisives pour l'avenir de l'homme, en chaque personne.
Car dans le creux du soir, lors de mes veilles, vient m'envahir la solitude. Etrange sentiment paradoxal. Repus d'avoir goûté la vie en abondance et pourtant une sorte d'insatisfaction sourde se fait sentir. La saisie d'un moment de vie peut devenir une image suranée comme une icône semble parfois devenir une relique. Atmosphère trouble d'un entre-deux temporel ou la vie et la mort se rencontrent. Effet d'immobilité qui émerveille comme il dérange. Cohérence fragile. Peut-être parce que la saturation émotionnelle de sens conduit à l'insignifiance... Il faut alors laisser le silence prendre sa pleine mesure dans l'espace clos pour que viennent se poser la trace d'une telle vie... Présence permanente d'amour en surabondance.
Je me suis rassasié sur la chronique de "Passeur" aux mélodies saisissantes. Envie de goûter également à un vieux souvenir, une "summer love" aux sonorités métalliques et profondes, minimalisme fascinant, hypnotique...

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