La beauté de ce monde s'offre à nous d'emblé, nous séduit, nous émeut, nous enveloppe et nous pénètre d'un sentiment de plénitude, elle nous transporte sur des rivages qui semblent
venir d’ailleurs. Pour autant, une perfection, un idéal de la beauté se réclamant nécessairement de cette élévation des sentiments semble factice car se serait se méprendre d’une
réalité toute autre. Contempler notre humanité nous transporte au-delà de la beauté vers des vérités cachées où nous pressentons l'harmonie de toutes choses jusque dans les plus humbles
et les plus ingrates d’entre elles. C'est ainsi que l'art évoquant la réalité sous toutes ses formes conduit par-delà la beauté, à l'authenticité, tragique ou lumineuse, et élève au
sacré quand il permet à l'homme d'entrer en communion avec la transcendance. L'art ne devient pas sacré parce qu'il évoque systématiquement Dieu, mais bien lorsqu'il nous ouvre au
mystère du monde, quand il nous conduit parfois au seuil de notre être profond où une source murmure l'Invisible. Il devient sacré quand, dénonçant l'absurde, l'injustice, il s'ouvre
par-delà l'incompréhension sur l'infini et crée un espace de liberté, un appel en écho à la beauté mystérieuse de Dieu, unissant le soleil et la croix. Il révèle alors à l'homme déchiré
sa part d'éternité qu'il possède en lui-même.
texte inspiré de "Vivre" de Michel Hubaut
C.C. 12/2003
Prolongement :
- Vivre, Michel Hubaut, 2003
- Matrix Revolution, Andy et Larry Wachowski, 2003
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