Ce mixe, d’une grande intimité, se situe au lendemain d’une période sombre. Ces moments où plus rien n’a d’intérêt ou de raison d’être. Cependant cette fois-ci, j’ai connu une crise
totale, jamais atteinte auparavant, où j’ai frôlé les limites de l’extrême. Cette barrière derrière laquelle le néant est prêt à nous happer pour nous conduire à jamais en son sein
meurtrier, le non-sens. J’ai pressenti la pire chose qui puisse être, la fin de non recevoir ce qui nous est de plus chère en ces instants, la
présence aimante de Dieu. J’ai connu l’inexistence, lorsque Dieu semble sourd à notre cri de détresse, notre appel à la vie, lorsqu’il n’y a plus que silence… face à face avec soi-même,
ombre morbide…
Pourtant, dans ma tourmente désemparée, il est venu à moi. Il s’est approché, discret et silencieux. Il s’est alors dévoilé comme je ne l’avais jamais vu auparavant. Il s’est manifesté
à mes cris de douleurs par des cris plus douloureux encore. Il s’est révélé à ma personne en Jésus incarné plus pauvre et plus démuni d’entre tous, dans un désistement radical :
Christ en CROIX. Accepter sa limite humaine, n’ayant pas raison et réponse à tout, mais dans la foi ressentant une présence….
C.C. 06/2002
Prolongement :
- Eloi Leclerc, Sagesse d'un pauvre, ed Franscicaines, 1959
