Je pense simplement que toute passion se partage. C'est un peu le souhait de chacun au travers de son blog que d'évoquer ce qui lui tient à coeur. Quand on a lu un beau texte, quand on a vu un bon film, ou encore quand une question nous taraude, il nous arrive d'en parler, d'échanger une idée. Et si les personnes s'en intéressent alors, c'est parce que justement cela nous intéresse, cela nous passionne avec toute la fougue et toute l'innocence qu'on y met.
Quand tu laisses transparaître avec grande sincérité, sans la moindre prétention, ce que tu crois profondément, ce qui t'anime véritablement, que tu extériorises ce qui t'habite et te soulève, tes joies et tes peines, tes convictions et tes doutes, et que tu cherches à partager tes découvertes, alors l'autre t'écoute avec respect et vibre à ton enthousiasme. Tous se sentent considérer à juste valeur et sortent grandi de ce dialogue. L'homme se sent vivant.
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Dans l'air du temps, nous nous sommes persuadés que respect l'autre, c'est le laisser tranquille, au point de ne plus échanger des opinions, même parfois de ne plus pouvoir discuter d'une pensée, finalement de ne plus interroger les idées, au risque de ne plus s'interroger soi-même. Respect l'autre, c'est alors quelque peu le laisser faire, au risque du tout et n'importe quoi; c'est aussi et plus simplement l'ignorer, du coup le renvoyant à lui-même à la porte de sa vie privée. Et l'homme en quête de sens, se trouve rejeté et esseulé sur une place public insignifiante en perte de repère.
Sous prétexte de respect et de tolérance, faut-il pour autant taire nos idées, nos croyances, nos joies et nos passions ? Faut-il se satisfaire d'une certaine forme de relativisme ambiant au risque de ne plus interroger nos raisons de vivre, au risque de ne plus chanter à soi-même le refrain de sa propre vie ?
Nous faisons au quotidien dans tous les secteurs de notre vie cette terrible expérience de l'incomplétude, du doute, du désaccord. Et dans l'intimité, nous souffrons de la mauvaise image de nos institutions, de nos sociétés, au risque de ne plus oser se reconnaître en telle tribu et ne plus être solidaire de la marche humaine. Faut-il pour autant attendre ? Faut-il pour autant renoncer, se désinvestir, et se retirer dans le silence et l'indifférence ?
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Ecoute l'Homme qui pousse chacun à oeuvrer dans et pour le monde...