Reconnaître la réalité en son entier. Car envers et contre tout, la vie est là. Protéiforme, pluralité de formes, effet de composition, impliquant toutes les manières d'être, impliquant l'altérité, impliquant l'errance, silencieuse ou bruyante, furieuse ou calme, animalité sereine ou sauvagerie latente. Dans l'hédonisme ambiant, la personne plurielle s'affirme qui accepte cette "part du diable". En elle, s'exprime les émotions, les affects, les sentiments, les passions, les croyances qui sont les siennes.
Voilà que reconnaître la réalité en son entier, c'est renoncer à en expliquer les fonctionnements, c'est renoncer à en analyser les processus, c'est renoncer à en critiquer les valeurs. Reconnaître la réalité pleine, c'est simplement en admettre l'existence. C'est s'employer à la présenter, c'est en suggérer les contours. C'est la sentir et non la tenir. C'est vouloir la comprendre et non la maîtriser.
On ne peut vraiment comprendre une chose si on n'a pas quelques attirances pour celle-ci, une forme d'appétence en quelque sorte. Ce n'est pas vouloir adhérer au principe mais c'est vouloir le rendre compréhensible. Voir dans la forme la possibilité que s'exprime ce qui est vécu. Ressentir vibrer en soi les diverses modulations du réel et en retirer toutes les expériences vécues. Vie empirique ne voulant en rien agir sur la réalité, mais cherchant à en reconnaître jusque dans ses contradictions des bienfaits natifs.
Mystique corporéiste, une sagesse incorporée, une pensée du corps, un ordre interne qui a sa rigueur, qui se base sur l'expérience, mettent en relation l'ensemble des éléments de la nature jusqu'en ses traits les plus primitifs...