Zoolook Project variations électroniques sur la vie

Vie en vrac (chapitre 1, partie 2)

DJ Zoolook

Musique :
Passeur
Like :
reprise d'entraînement...
Dislike : le chlore à nouveau...
Méditation : Un astre, un spectre se lève. Nb 24, 17
Voilà. Mais c'était sans compter ce retour un peu rapide en la demeure familiale et son attention maternelle trop envahissante qui venait à me déstabiliser à nouveau à propos de mes choix. On aurait pu croire qu'une telle échappée belle conforte le désir chantant de l'homme en ce mois de septembre. Mais les textes de cette époque montrent combien la tension interne était forte (article du 7 septembre) et finissaient par dénoncer une perte cruelle, déconcertante, que je finirai par mettre tout de même en valeur dans le mix techno "Passeur". Je laissais définitivement derrière moi une période malgré tout heureuse, les années fac, sans quelques errances nostalgiques en ces heures.


Dimanche 12 septembre 2004
Rupture d'une rentrée de septembre. Nous vivons l'été comme une aparté et le retour à une réalité plus exigeante se fait parfois avec des tensions si ce n'est avec la liberté du coeur. Et finalement, malgré tout ce que j'aurais pu croire jusqu'à présent, consentir à partir, à quitter la demeure extérieure comme intérieure ne se fait pas si aisément et sans crispation.


Temps difficile d'attente incertaine entre une saison estivale achevée et mon premier emploi à temps plein qui tarde à se concrétiser en région parisienne. J'exorcice l'immobilisme palpable en multipliant les aller et retour entre Paris et Lyon. En outre, un petit séjour chez mon grand confident DJ Low m'apaisera l'esprit mais ne me permettra pas pour autant de retrouver pleinement la clarté et la liberté intérieure hors desquelles mon activité artistique n'a plus le même élan. De ce voyage naîtra en fin d'année le projet "Abîme" mais qui ne sera de ce fait qu'une réussite partielle marquée de cet enfermement encore perceptible. La tension est là, palpable :

samedi 11 septembre 2004 :
Ce qui est assez hallucinant, c'est que je sais par expérience que la musique que j'écoute reflète mon état d'esprit du moment et donc peut me permettre d'en mesurer vaguement les traits... et bien encore une fois je ne m'en suis aperçu qu'après coup. Et ouais, ça fait une quinzaine de jour que je n'écoute que de la grosse techno qui tue les enceintes et fait vibrer toute la baraque, mais à part ça rien d'anormal... Pour l'essentiel de vieux mixes qui me renvoient à d'anciens imaginaires. Tout d'abord toute la série techno de début 2001 dans un esprit high-tech dont le "HenrikB mixé". Puis ensuite des mixes plus ambiguës tel que "Mouvance", "Adversité", "Incantation" et "Esotérisme". Enfin mes dernières acquisitions sont plutôt bien péchues... Comment ne pas avoir pris conscience de ce qui se tramait ? Peut-être parce que le soir venu, des mélodies plus douces m'embarquaient vers un ailleurs onirique, "Introspection", "méditation"...
Là où je suis complètement scotché, c'est de voir au travers cela qu'il y a bien là un mystère, une sorte de permanence en toute chose, un ensemble de forces enchevêtrées qui sous-tend les choses. Rien n'est fait à l'improviste, tout a un sens, tout s'inscrit dans une histoire. Or le projet zoolook trouve son existence au coeur de ce noeud de vie, ayant pour vocation de conter son récit, de fredonner sa mélodie ou de scander sa tragédie, et ainsi d'en magnifier son éclat précieux, de célébrer son histoire, mon histoire, celle-là même qui m'échappe alors que je l'exprime continuellement croyant au rêve qu'un jour je puisse chanter son hymne sacré. Le prochain mixe en portera simplement les goûts, celle d'une réalité qui nous aspire sans jamais se dévoiler nous poussant à "l'exode".


Cet échec relatif ou tout du moins cette insatisfaction à propos de ce mix "abîme" me confortera dans l'idée d'attendre patiemment le moment venu pour accoucher des projets qui me sont chers, car le retour sur soi préalable à toute oeuvre était encore imprécis et toujours fuyant. Je ne pouvais donc que repousser tous mes projets simplement évoqués durant l'été au milieu de ses puissants imaginaires, sans savoir quand est-ce que je pourrai les retrouver vraiment, enfermé pour l'instant dans des ambiances souterraines techno et puis bientôt laissant là tout mon matériel de Djing pour la région parisienne, accueilli par mon cousin le temps d'emménager. Si le projet "exode" s'intensifiait de sa présence au creux de la pensée, les projets psyché-transe "mitsein" et progressive-teck "lagune" abordés au mois d'août ne prendraient forme que bien plus tard l'année suivante...

à suivre...

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Commentaires
R
en effet quitter la demeure ne doit pas être choses aisée, choses que je ne connais psa encore mais qui viendra de toute façon. maintenant que je lit cet article je me rend plus compte de la tension qui règne dans tes mixs, cette tension varie en fonction des mixs, et je trouve que lagune apporte une réponse, tant la richesse de la matière sonore est forte.
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D
Ouep, pour lagune, c'est un peu particulier...L'idée de ce mix est né en écoutant l'album de Kooler, 'open'.Je voulais faire un mix festif, à l'esprit estival.Tu comprends bien qu'arrivé au milieu de l'automne, l'idée n'y était plus et j'ai repoussé volontairement le projet à l'été suivant. Ce fût pas facile d'accepter ce choix, parce que j'aimais beaucoup cet album et je voulais le mettre en histoire...